Écriture
Ce texte met en scène le come-back du Beauf.
Écrit à l'occasion d'un atelier d'écriture pour mon master en 2014. C'est un
court récit caricatural qui n'en traduit pas moins des comportements
existants.
N'hésitez pas à laisser un commentaire, tant sur la forme que sur le fond.
C'est l'histoire d'un mec, un héros des temps modernes, un charlot
comme on n'en fait plus. Et encore en cherchant bien, on pourrait en
trouver une pelletée devant Pôle Emploi. Il était beau gosse, du moins
il le croyait, il était jeune, ça c'est une vérité. D'un tempérament
faux, son arrogance exaltait une ambition toujours croissante qui avait
pour objectif premier de s'exposer dans Tellement Vrai. Une émission
qu'il affectionnait, sur une chaîne novatrice et créatrice de programmes
rafraîchissants. Pourtant, loin d'envier la réussite de Thibault et
Shanna dans leur boulot de barman, strip-teaseuse, danseuse, DJ et que
sais-je, il se savait supérieur et au-dessus du lot. Il se donnerait
jusqu'à 1265% pour surpasser tout le monde. Il était The Best, The
Chosen one. Michael Vendetta pouvait se rhabiller et Nabilla raccrocher.
Il avait un programme chargé chaque semaine. Lundi salle de muscu,
mardi salle de muscu, mercredi... en fait il soulevait de la fonte tous
les jours. Il arborait fièrement un t-shirt taille S, colle en V, tout
en quadricolor pour souligner ses pectoraux saillants et ses trapèzes
façon John Cena. Tous les week-ends, dans son jean moulant, il frottait
des culs et faisait roucouler ses biceps devant des poufs disgracieuses
et ras la moule, toutes amatrices de pole dance. Il pensait, cependant à
soigner son orthographe en apprenant une définition chaque jour dans le
dictionnaire. Pas bête le mec, il connaissait toutes les expressions
cultes qui avaient bercé son enfance, comme « elle est con comme une
valise sans poignée », ou encore « je suis un vrai baiseur, on m'appelle
l'éléphant et ce n'est pas pour mes oreilles ». Il ne restait plus qu'à
trouver la sienne. Il passait le reste de son temps dans une entreprise
de communication où il retrouvait son pote de beuverie, Jérem. Chaque
fois qu'ils se croisaient dans les couloirs, ils étaient pris soudain du
syndrome de Gilles de la Tourette, l'un disant « quéquette quéquette »,
l'autre lui répondant « dans le cul, dans le cul ». Ils étaient du genre
à manger la queue avec la cerise. Au boulot, il était peu présent à son
bureau et tout était prétexte à flâner dans les couloirs. La veille
d'un casting pour la prochaine saison de Secret Story – dont il
cherchait encore à déterminer son secret, peut-être sosie officiel du
mime Marceau ou fils illégitime de JCVD – il avait détecté une odeur
nauséabonde. Trois pas à gauche, deux en arrière et trois mètres plus
loin. Il avait passé sa journée à établir un périmètre de la zone
sinistrée. D'ailleurs, la merde, il connaissait bien. Emmerdeur finit, il
aimait démouler des cakes et en distribuer une part à chacun. Son jeu
favori était de squatter l'unique chiotte de l'entreprise – façon taupe
au guichet – durant les quinze minutes de pause. Tous les collègues le
maudissaient, et les personnages féminins qui peuplaient ce cadre
étaient pris d'une cystite aiguë pendant les réunions de travail. La
plupart s'éclipsaient discrètement, sans parvenir à se retenir et
déclenchaient une réflexion misogyne du patron en rapport avec le sexe
faible et la taille réduite de leur vessie. Avant de retrouver son pote
Jerem et son groupe de marmules, pour se rouler des gros tonges, le
début de la soirée se transformait en orgie de gamers incontrôlables et
vulgaires. Sur Call Of, il passait son temps à faire rager les Kikoos
Kévin en les insultant. Parfois pire, il s'infiltrait parmi eux en
prenant une voix fluette et s'adressait à eux ainsi. « Hey ! Salut !
T'as quel âge ? Je te rajoute en ami. Oh, puis non, va caguer dans ta
caisse ». Plus tard, enfumé dans une petite pièce avec ses potos, il se
demandait s'il n'avait pas trop chargé le gros kiki qu'il venait de se
rouler, car il pouvait encore percevoir la puanteur reniflée plutôt dans
la journée. Comme à chaque réunion, il devait tenir, rester réveillé.
La punition était lourde pour le premier à s'endormir. Le lendemain, il
avait des chances de se réveiller avec la face de schtroumpf grognon. Ce
matin-là, il finit par comprendre d'où provenait l'odeur qui l'avait
poursuivi la veille. Dans une position grotesque ses chaussures au
niveau de sa tête, il pouvait voir une belle crotte de chien. Par chance
c'était le pied gauche.
C tr0 la klass lol
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire