vendredi 6 mai 2016

Le Beauf, ce héros

Écriture


Ce texte met en scène le come-back du Beauf. Écrit à l'occasion d'un atelier d'écriture pour mon master en 2014. C'est un court récit caricatural qui n'en traduit pas moins des comportements existants.  

N'hésitez pas à laisser un commentaire, tant sur la forme que sur le fond.
 




C'est l'histoire d'un mec, un héros des temps modernes, un charlot comme on n'en fait plus. Et encore en cherchant bien, on pourrait en trouver une pelletée devant Pôle Emploi. Il était beau gosse, du moins il le croyait, il était jeune, ça c'est une vérité. D'un tempérament faux, son arrogance exaltait une ambition toujours croissante qui avait pour objectif premier de s'exposer dans Tellement Vrai. Une émission qu'il affectionnait, sur une chaîne novatrice et créatrice de programmes rafraîchissants. Pourtant, loin d'envier la réussite de Thibault et Shanna dans leur boulot de barman, strip-teaseuse, danseuse, DJ et que sais-je, il se savait supérieur et au-dessus du lot. Il se donnerait jusqu'à 1265% pour surpasser tout le monde. Il était The Best, The Chosen one. Michael Vendetta pouvait se rhabiller et Nabilla raccrocher. Il avait un programme chargé chaque semaine. Lundi salle de muscu, mardi salle de muscu, mercredi... en fait il soulevait de la fonte tous les jours. Il arborait fièrement un t-shirt taille S, colle en V, tout en quadricolor pour souligner ses pectoraux saillants et ses trapèzes façon John Cena. Tous les week-ends, dans son jean moulant, il frottait des culs et faisait roucouler ses biceps devant des poufs disgracieuses et ras la moule, toutes amatrices de pole dance. Il pensait, cependant à soigner son orthographe en apprenant une définition chaque jour dans le dictionnaire. Pas bête le mec, il connaissait toutes les expressions cultes qui avaient bercé son enfance, comme « elle est con comme une valise sans poignée », ou encore « je suis un vrai baiseur, on m'appelle l'éléphant et ce n'est pas pour mes oreilles ». Il ne restait plus qu'à trouver la sienne. Il passait le reste de son temps dans une entreprise de communication où il retrouvait son pote de beuverie, Jérem. Chaque fois qu'ils se croisaient dans les couloirs, ils étaient pris soudain du syndrome de Gilles de la Tourette, l'un disant « quéquette quéquette », l'autre lui répondant « dans le cul, dans le cul ». Ils étaient du genre à manger la queue avec la cerise. Au boulot, il était peu présent à son bureau et tout était prétexte à flâner dans les couloirs. La veille d'un casting pour la prochaine saison de Secret Story – dont il cherchait encore à déterminer son secret, peut-être sosie officiel du mime Marceau ou fils illégitime de JCVD – il avait détecté une odeur nauséabonde. Trois pas à gauche, deux en arrière et trois mètres plus loin. Il avait passé sa journée à établir un périmètre de la zone sinistrée. D'ailleurs, la merde, il connaissait bien. Emmerdeur finit, il aimait démouler des cakes et en distribuer une part à chacun. Son jeu favori était de squatter l'unique chiotte de l'entreprise – façon taupe au guichet – durant les quinze minutes de pause. Tous les collègues le maudissaient, et les personnages féminins qui peuplaient ce cadre étaient pris d'une cystite aiguë pendant les réunions de travail. La plupart s'éclipsaient discrètement, sans parvenir à se retenir et déclenchaient une réflexion misogyne du patron en rapport avec le sexe faible et la taille réduite de leur vessie. Avant de retrouver son pote Jerem et son groupe de marmules, pour se rouler des gros tonges, le début de la soirée se transformait en orgie de gamers incontrôlables et vulgaires. Sur Call Of, il passait son temps à faire rager les Kikoos Kévin en les insultant. Parfois pire, il s'infiltrait parmi eux en prenant une voix fluette et s'adressait à eux ainsi. « Hey ! Salut ! T'as quel âge ? Je te rajoute en ami. Oh, puis non, va caguer dans ta caisse ». Plus tard, enfumé dans une petite pièce avec ses potos, il se demandait s'il n'avait pas trop chargé le gros kiki qu'il venait de se rouler, car il pouvait encore percevoir la puanteur reniflée plutôt dans la journée. Comme à chaque réunion, il devait tenir, rester réveillé. La punition était lourde pour le premier à s'endormir. Le lendemain, il avait des chances de se réveiller avec la face de schtroumpf grognon. Ce matin-là, il finit par comprendre d'où provenait l'odeur qui l'avait poursuivi la veille. Dans une position grotesque ses chaussures au niveau de sa tête, il pouvait voir une belle crotte de chien. Par chance c'était le pied gauche.

C tr0 la klass lol

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